Victoria Grant, capitaine des Blacks Ferns

 Equipe de France     Black Ferns     Victoria Grant, capitaine


L’ailier de Waikato Victoria Grant a succédé à Mélissa Ruscoe comme capitaine des Black Ferns. Depuis 2010, elle incarne l’âme batailleuse des quadruples championnes du monde.




Le rugby est l’âme de Victoria Grant, capitaine des Black Ferns. Pourtant, il y a seulement huit ans de cela, elle détestait cette discipline. Elle n’y avait jamais joué et ne souhaitait surtout pas essayer. Etudiante de dernière année à la Putaruru High School, elle était alors la star de l’équipe de netball et d’athlétisme. Mais ses copines l’avaient tant suppliée de jouer pour remplacer une joueuse absente, qu’elle se laissa un jour convaincre. Sprinteuse talentueuse, elle fut placée à l’aile. « J’étais vraiment nerveuse, et je ne peux pas dire que je me sois particulièrement amusée au début » se souvient Grant. « Je n’aimais pas le contact. Mais quand elles m’ont passé le ballon en me demandant de sprinter. Là j’ai aimé ». victoria Grant alla ensuite à l’université d’Auckland pour étudier la kinésithérapie. Elle ne joua pas au rugby dès son arrivée. Mais une fois encore, ses copines parvinrent à la persuader de jouer alors qu’elle venait de débuter sa deuxième année d’étude. Elle fut ce coup-ci moins nerveuse et apprécia suffisamment l’expérience pour la prolonger. Après une saison complète, elle fut totalement et irrémédiablement conquise par ce sport et fut sélectionnée pour représenter la province d’Auckland. S’ensuivirent ses débuts en équipe nationale en 2006. Aujourd’hui, elle affirme ne plus vraiment se souvenir de l’époque où elle détestait le rugby.
Depuis sa première sélection à l’aile, elle s’est imposée comme l’un des cadres de l’équipe au point de se voir attribuer le capitanat fin 2011. Jamais elle n’avait imaginé remplacer Melissa Ruscoe après son départ à la retraite à l’issue de la Coupe du Monde. Elle était pourtant son bras droit lors de la dernière campagne d’Angleterre. Du haut de ses 14sélections, elle faisait surtout partie des joueuses les plus expérimentées de l’équipe. Mais ces questions d’éducation et modestie, elle se refusait à voir l’évidence.
« Je ne suis pas une grande gueule, ni même une bavarde », se défend-elle. « Je ne crois être davantage un leader par l’exemple. J’ai donc été très surprise que l’on me demande d’être capitaine. Mon jeu a considérablement évolué depuis mes débuts. Non seulement, j’aime désormais le contact et je n’en ai plus peur, mais c’est même devenu aujourd’hui une part importante de mon jeu. Je suppose donc que cet aspect fait que les autres joueuses ont envie de me suivre».



Des débuts compliqués

Son baptême du feu, elle l’a connu à l’occasion de la série de trois test-matchs disputés contre l’Angleterre en novembre et décembre 2011. Une entrée en matière quelque peu difficile pour l’ailier de Waikato avec deux défaites et un match nul. Mais Victoria Grant est plus déterminée que jamais à faire oublier ces résultats « mi-figue, mi- kiwi » lors de la série de trois rencontres programmées cette année en Nouvelle-Zélande.

A 27ans, la leader des Black Ferns sera à son apogée lors de la prochaine Coupe du Monde en 2014 en France. Son capitanat sera placé sous le signe du dynamisme, de la jeunesse et de l’enthousiasme. Propriétaire de 4 cabinets de kinésithérapie dans la région de Waikato, elle dispose d’une sécurité financière, lui permettant de consacrer beaucoup de son temps à l’entrainement et au jeu. « J’ai beaucoup de chance, reconnait-elle. Je suis à la tête de ces centres depuis 4ans, j’ai d’excellentes équipes administratives et techniques qui me permettent de jouer sans arrières pensés ni inquiétudes. Les anglaises ont bien joué en novembre, alors que notre saison s’était terminée en aout. Ça avait été la croix et la bannière pour garder tout le monde en forme. Nous n’avions pu nous entrainer toutes ensembles qu’une fois là-bas. Pendant ce temps-là les anglaises sortaient à peine d’un match contre la France. Ceci étant dit, cette tournée nous avait permis de jouer dans l’adversité. J’espère donc que les résultats seront plus probants quand nous les rejouerons cette année ».